Mutilations sexuelles féminines.

Aujourd’hui n’est pas coutume, je vais me faire le relais d’une asso en laquelle je crois et qui lutte pour des causes importantes telles que les mutilations sexuelles féminines, et les mariages forcés. Cette association est le GAMS dont je me fais ici le relais, pour mieux faire connaitre leur travail et leurs actions. http://www.federationgams.org/presentation.php

Ce sont des agissements qu’on ne peut pas laisser demeurer, pour la vie de toutes ces petites filles et de ces femmes!

Voici donc un article trouvé sur leur site, qui me parle, et que je l’espère, vous fera prendre conscience de l’urgence des problèmes et que vous ferez tourner au maximum, pour changer les mentalités.

Les mutilations sexuelles féminines (MSF) et la santé des femmes et des filles

Que sont les mutilations sexuelles féminines?

La vulve d’une femme non mutilée :

La vulve est bordée de chaque côté par les grandes lèvres en dedans desquelles se trouvent les petites lèvres. Vers l’avant, les petites lèvres se dédoublent pour constituer le capuchon du clitoris qui recouvre cet organe.

En arrière du clitoris, on peut voir le méat urinaire et l’orifice vaginal. Toute cette région est très innervée et très vascularisée. Elle est de ce fait très sensible et peut saigner beaucoup.

L’excision :

C’est l’ablation d’une partie plus ou moins importante du clitoris et des petites lèvres.

excision

 

L’infibulation :

C’est une excision complétée par l’ablation des grandes lèvres dont les deux moignons sont suturés bord à bord. La vulve est remplacée par une cicatrice fibreuse, l’ouverture vaginale disparaît pour laisser la place à un minuscule orifice.

 

infibulation

 

1. Les conséquences immédiates

La vulve est une région du corps très vascularisée et très innervée, particulièrement au niveau du clitoris.

La section du clitoris et des petites lèvres entraîne une douleur très intense, intolérable, accompagnée de peur, d’angoisse et parfois d’un grave état de choc.

Un saignement éventuellement hémorragique peut entraîner la mort.

L’émission d’urines sur la plaie occasionne des brûlures et parfois une rétention d’urines réflexe.

2. Les conséquences ultérieures

Pratiquées dans des conditions d’hygiène souvent précaires, l’excision et l’infibulation sont à l’origine d’infections multiples, vulvaires, urinaires et gynécologiques, ces dernières pouvant entraîner une stérilité.

La diffusion des infections peut s’étendre et générer des septicémies qui, sans traitement adéquat, peuvent évoluer vers la mort. On peut également évoquer le tétanos et le SIDA.

Excision et Infibulation occasionnent des complications obstétricales. Sans aide appropriée, la femme infibulée et l’enfant qu’elle porte sont menacés de mort au moment de l’accouchement. Des soins attentifs ne permettent pas toujours de prévenir les déchirures du périnée, très fréquentes chez les femmes excisées. Malgré les épisiotomies, les femmes excisées ont des déchirures périnéales trois fois plus fréquentes que les autres à leur premier accouchement et encore plus par la suite

Plusieurs études africaines rapportent des souffrances fœtales plus nombreuses chez les enfants nés de femmes mutilées.

Le gland clitoridien est la partie la plus sensible des organes génitaux externes de la femme. On y retrouve les corpuscules tactiles spécifiques de Krause-Finger dits de la volupté. Ils n’existent nulle part ailleurs et la blessure ou l’ablation partielle ou totale du clitoris entraînent inévitablement une altération de la sensibilité sexuelle.

Il existe bien d’autres complications des mutilations sexuelles féminines. On citera encore : les fistules vésico-vaginales ou recto-vaginales : un accouchement qui dure trop longtemps chez une femme, a fortiori mutilée, peut entraîner la nécrose (mort) des tissus séparant la vessie ou le rectum du vagin. Un passage sera ainsi créé entre la vessie et le vagin ou entre le rectum et le vagin. La jeune femme ne pourra plus retenir ses urines ni ses selles qu’elle perdra en permanence. On peut réparer de telles fistules en milieu chirurgical. Mais, en Afrique, il n’est pas toujours possible à une villageoise d’accéder à un hôpital, de surcroît à un service spécialisé. Devenue incontinente, la jeune femme sera progressivement mise à l’écart par sa famille et par son village. Elle tentera parfois de se suicider.

De nombreux auteurs rapportent des complications psychiatriques, des angoisses, et notamment des dépressions.

 

Perpétuation de l’excision

Arguments développés en France pour la perpétuation de l’excision

Même si l’excision est pratiquée suivant des modalités spécifiques selon les sociétés, même si elle est présente dans des systèmes symboliques et des formations sociales différentes, à partir de l’observation contemporaine de son application, nous pouvons retenir trois grands types d’arguments : coutumiers, religieux et sociologiques.

1. Raisons d’ordre coutumier

Interrogés sur les raisons pour lesquelles se perpétue cette pratique, les migrants africains sub-sahariens, originaires de sociétés rurales et d’un faible niveau scolaire, n’ont d’autres arguments que d’invoquer la « coutume ».

 » Cela s’est toujours fait, ma mère, ma grand-mère, l’ont fait, donc mes enfants seront excisées « . Cette explication se suffit en soi.

Les personnes invoquant ce type d’argument sont souvent celles dont le discours et les pratiques témoignent d’une plus grande soumission à la pression sociale. Ces migrants ne désirent pas s’intégrer, de peur qu’en acceptant en partie les règles de la société d’accueil, il n’y ait plus de retour possible. Retour qui serait physiquement réalisable, mais socialement inacceptable. De surcroît, il occasionnerait une trop grande souffrance sociale.

Par ailleurs, bien souvent lorsqu’il s’agit des femmes immigrées, les revenus du ménage ne leur permettant pas des voyages fréquents en Afrique, surtout en cas de polygamie, elles n’y retournent qu’après une période assez longue, à savoir de huit à dix ans.

En revanche, leurs maris y retournent plus souvent et surtout plus régulièrement, soit tous les deux à trois ans. Toutefois, ces derniers, surtout dans le cas des sociétés Soninké et Toucouleur, ne sont traditionnellement pas informés des rites qui entourent la pratique de l’excision.

Par conséquent, c’est à l’épouse que l’on demande si ses filles ont été « coupées » et non au conjoint. Mais des changements ont pu se produire durant l’absence de ces femmes, changements qui ont pu conduire au recul notable de la pratique de l’excision dans leur société d’origine, donc à la disparition de la nécessité de s’y conformer. Des campagnes nationales de lutte contre cette pratique existent dorénavant dans de nombreux pays africains.

De surcroît, du fait de l’exode rural, beaucoup de familles vivent désormais en ville, et au même titre que l’immigration provoque un phénomène d’acculturation, la vie citadine modifie les conduites.

Autrement dit, les femmes et les hommes africains émigrés vivent souvent dans une espèce de nostalgie de l’Afrique, qui n’est plus tout à fait celle qu’ils ont quittée, ni tout à fait celle qu’ils retrouveront. En fait, leur désir de revendication et d’affirmation d’une identité africaine, en quelque sorte stéréotypée, les conduit à maintenir dans l’immigration des pratiques telles que l’excision, cette dernière étant sans doute amenée à disparaître plus rapidement en Afrique que dans les pays d’émigration comme la France.

2. Raisons d’ordre religieux

L’excision, tout comme l’infibulation, est pratiquée par des animistes, des catholiques, des coptes, des juifs, des musulmans, des protestants, dans les pays concernés.

Nombreuses sont les familles qui mettent en avant une prescription religieuse des mutilations sexuelles féminines. Il n’y a en a aucune. D’ailleurs, il est prouvé que les pratiques mutilatoires ont précédé l’apparition des religions dites du Livre.

Chez les musulmans notamment, cette coutume a souvent été perpétrée dans la croyance sincère, mais erronée, qu’elle était réclamée par le culte islamique et pratiquée en fonction de cette tradition. Pourtant le Coran ne dit mot de l’excision.

3. Raisons d’ordre sociologique

Même s’ils savent que l’excision n’est pas recommandée par le Coran, les migrants africains musulmans invoquent toutefois des  » valeurs coraniques  » comme la virginité des jeunes filles et la chasteté des épouses pour la perpétuer.

Les hommes, en particulier, voient dans l’excision un moyen de garantir :

  •  » l’honneur de la famille  » : l’excision permettrait de conserver la virginité des jeunes filles jusqu’au mariage, en prévenant le désir sexuel et, par conséquent une expérience sexuelle prénuptiale.
  •   » l’honneur du mari  » : l’excision réduirait le désir sexuel des femmes, qui, frustrées par la polygamie, ne seraient pas tentées d’avoir des relations adultérines.

Pour les femmes, c’est surtout un moyen d’éduquer les filles afin qu’elles restent  » sages « , et bien sûr, qu’elles se marient.

En effet, une des raisons les plus fréquemment évoquées par les mères africaines pour justifier l’excision de leur fille est que, non excisée, elle ne trouverait pas à se marier.

Or, en Afrique, le célibat implique l’impossibilité pour une femme d’accéder à la reconnaissance sociale en devenant mère. Dans la majorité des sociétés pratiquant l’excision, le statut de la femme est subordonné au nombre d’enfants qu’elle mettra au monde.

De plus, si les mères africaines sont si attachées à cette notion de mariage, c’est qu’elles font référence au mariage endogame. En effet, ces femmes migrantes vivent toujours dans la perspective  » d’un retour au pays « . Elles ne peuvent envisager pour leur fille qu’un mariage avec le mari que la famille lui aura choisi.

 

 

nous ne pouvons rester insensibles à tout cela et ne penser qu’à nos vernis et nos apparences quand tant de femmes se battent juste pour le droit de vivre.

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6 réflexions sur “Mutilations sexuelles féminines.

  1. Bel article ! Et bravo à l’association Gams !
    Les mentalités sont si difficiles à changer… ces traditions ancestrales ont la peau dure malheureusement !! Même pour les jeunes femmes qui vivent chez nous en Europe, la famille les réexpédie au pays, soi-disant pour les vacances, mais expressément en vue de la respecter la tradition… pffff…

  2. Malheureusement ce sont des femmes qui font cela à leur fille… trop rare documentaire à la télévision. J’en ai vu seulement un complet.. Ton article est bien fait avec les planches explicatives. En astro, il est dit que dans les aspects actuels les vieilles habitudes et les vieilles idées doivent changer, alors espérons que cette pratique cessera.

  3. bonjour Néa, je pense qu’elles le font par habitude ancestrale hélas…
    et pour la réputation de leur fille.
    je suis d’accord, en astro comme dans le courant un peu moins ordinaire, on sait qu’il est temps de prendre conscience et de changer les choses… que les gens acquièrent enfin une vue saine de cette humanité. merci. 🙂

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